Hautes Etudes médiévales et modernes
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En 1220, alors que la majorité des médecins d’Occident se fondent désormais sur l’examen des urines de leurs patients pour poser un diagnostic et donner un pronostic, un praticien du nom de Guillaume, originaire d’Angleterre et établi à Marseille, publie un écrit au titre provocateur : son traité De urina non visa, « De l’urine non vue », entendait en effet donner à ses homologues les moyens d’émettre un jugement sur l’état d’un malade en se fondant non sur son flacon d’urines, mais sur la configuration du ciel au moment de la consultation. Par ce pavé dans la mare écrit à la demande de condisciples, il entendait livrer un « mémorial » à la postérité, et ses vœux furent apparemment comblés puisque son livre figura entre autres parmi les lectures au programme à la faculté des arts et médecine de Bologne en 1405. Mais ce traité, copié, cité et utilisé sans discontinuer jusqu’à la fin du Moyen Âge et au-delà n’a jamais pour autant été édité, de même que les trois autres œuvres dues à Guillaume, qui renvoient elles aussi un reflet de la circulation de nouveaux savoirs autour de la Méditerranée au début du XIIIe siècle, en deçà du monde universitaire. Cet ouvrage propose donc la première édition, accompagnée d’une traduction française, de ce singulier opuscule, et retrace sa fortune en se fondant sur l’histoire de nombreux manuscrits récemment détectés, dont est dressé un inventaire.
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